Avance géométrique
Un chercheur américain de la Station Spatiale Internationale, Peter Lu, vient de mettre en lumière l'extraordinaire avance géométrique des architectes médiévaux du monde islamique. Certaines mosaïques présentent une symétrie décagonale dite quasi-cristalline, concept découvert dans les années 1970 en Occident (par le mathématicien R. Penrose)... C'est à dire près de 500 ans après les mosaïstes médiévaux.
Pour les non-matheux (les autres, admirez les photos pendant ce temps, ou lâchez-vous sur les commentaires pour compléter mes explications), une symétrie décagonale permet de retrouver le même motif, en tournant le plan de 36° en 36° (1/10 de 360°).
Les archéologues chargés de restaurer la nécropole de Chakhi Zinda en Ouzbékistan avaient en effet déjà noté (je me souviens l'avoir vu sur un documentaire il y a quelques années) qu'ils étaient parfois incapables de retrouver la logique qui avait présidé à la composition de certaines mosaïques.
Il est difficile d'expliquer comment les architectes ont pu créer avec des compas et des règles des motifs d'une aussi grande ampleur, sans distorsion majeure. Le chercheur estime qu'ils ont pu utiliser des petites mosaiques, qu'il appelle girih tiles, des polygones (un décagone, un pentagone, un losange, un hexagone et un triangle) pour composer tous ces motifs symétriques, mais qui ne se répètent jamais.