"Pluie noire" : Une forêt de forets, c'est magnifique
2006, 51 modules sculptés représentant des forets, marbre noir, dimensions variables
Ce qu'en dit l'auteur (Adel Abdessemed) est un peu énigmatique, mais je ne veux pas réduire l'oeuvre à l'enthousiasme qu'elle suscite chez les bricol'girls, donc donc : "51 forets sculptés en marbre noir selon différentes hauteurs, s'érigent à la verticale
du sol en une forêt de pointes menaçantes. Le marbre noir, lisse et mat, confère à l'oeuvre deux
qualités paradoxales, celle d'une sensualité tactile et celle d'une froideur menaçante, comme si une
forme érotique s'engendrait à une forme guerrière.
"Pluie noire" donne à ressentir des enjeux de relation profondément humains : construction du
sujet dans son rapport de pouvoir à l'autre, participation de l'individu à la collectivité, absorption de
la collectivité dans un processus de massification idéologique...
"Pluie noire" autorise également des sauts qualitatifs inhabituels dans l'histoire de l'art : des
drapés incarnés des sculptures du Bernin aux modules géométriques minimalistes des années
1960, des colonnes antiques à la Kaaba, du cube noir de Tony Smith aux objets désagréables de
Giacometti..."