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La Boîte de Pandore
La Boîte de Pandore
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11 août 2016

Zero waste horse

Comme bien des aspirant(e)s zéro déchet, je m'intéresse à la diminution des déchets générés par mon animal favori. D'aucuns diront que n'ayant pas retrouvé la maîtrise de la lessive ni du ménage, je me rabats sur quelqu'un que je peux effectivement contrôler... Effectivement, s'agissant de la lessive, Epiméthée garde le pouvoir dessus, et du ménage, je recule effectivement le moment d'expliquer la vie à Maria : elle consomme des tonnes d'essuie-tout et me réclame des produits toxiques, mais elle a l'idée de traquer la poussière là où je n'aurais jamais pensé à en chercher, elle range mes armoires et mes tiroirs, et quand elle change mes draps, elle glisse une chemise de nuit propre sous mon oreiller... How sweet is that !?

Epiméthée prétend qu'il faut être plein d'illusions pour penser que j'ai une influence importante sur ma jument, particulièrement quand je suis sur son dos. Pour le reste, comme elle vit en pension à la campagne, je n'ai qu'un impact réduit sur son mode de vie. C'est un peu comme quand vous avez une nounou pour vos enfants (les jeunes parents adorent en général que je compare mon cheval à leurs bébés...), et que vous souhaitez très fort qu'elle adopte les couches lavables, vous voyez ?

S'agissant donc de Pandore ; non : je ne parle pas de moi à la troisième personne ; oui : j'aime tant ce mythe que j'ai aussi profité de l'année des P pour baptiser ma jument Pandore. La suite a prouvé que j'avais raison, car elle montre une curiosité égale à la mienne et elle a presque toutes les qualités. S'agissant donc de Pandore, son pain sec arrive désormais toutes les semaines dans un sac en tissu fait main dans une vieille chemise d'Epiméthée ; j'achète les ingrédients de sa lotion anti-taon (huile essentielle de citronnelle + huile d'amande douce) dans des bouteilles en verre : j'ai renoncé au Mercryl, qui sent mauvais, pique probablement la peau et arrive dans un flacon en plastique. Il n'y a pas eu trop de bêtes cette année, mais je n'ai pas trouvé qu'elle était plus dévorée qu'avant. Et elle gesticule moins quand je lui en mets sur le nez.

Pandore mange de l'herbe l'été, de l'orge et du foin l'hiver, des minuscules pommes que gardent mes parents à son intention, des poires que je ramasse sur le chemin de son pré en automne, et des carottes pour son anniversaire le 3 mai : l'orge arrive sans emballage dans un gros camion, voire dans la remorque du cultivateur qui est le mari de son "hôtellière" (circuits courts !!), mais le foin est malheureusement stocké avec des fils plastiques...

Contrairement à moi, Pandore est passée au No-Poo : je ne la shampooine plus jamais. Je pense que ce n'est pas naturel, et ça a beaucoup d'inconvénients : le savon enlève la couche déperlante de son poil, dès qu'elle est mouillée un nuage de taons s'abat sur elle, et en plus elle va se rouler dès que je la remets au pré, de préférence dans l'endroit le plus poussiéreux/boueux. C'est inévitable, car elle se roule toujours au même endroit, et l'herbe a renoncé à repousser sous les assauts quotidiens de ses 500 kilos. Elle ne pratique donc même pas le water-only. Désormais quand elle transpire, je la laisse sécher et je l'étrille énergiquement, ce qui la remplit de bien-être et d'affection pour moi (qu'elle manifeste à grands coups de tête).

Mes cuirs, en phase de grande sécheresse, sont huilés à l'huile de pied de boeuf. L'huile traditionnelle a été remplacée par Dé**on par une huile suspecte : huile "type" pied de boeuf ? huile hydrophane ? et qui est vendue en bouteille de plastique : il faudra que je songe à trouver un remplacement. Le reste du temps je les graisse avec un produit (Sapo, dans une boite en fer) que mon arrière grand-père vendait déjà dans son magasin, quand l'équipement des chevaux formait une grande partie de son activité. J'utilise des tout petits bouts de chiffons de coton qui n'auraient aucune autre utilité, mais que je ne récupère plus.

Je ne graisse presque plus ses sabots, sauf l'été en phase de sécheresse, si la rosée ne fait plus son travail d'hydratation, et je dois avoir ma boite d'onguent du maréchal (en plastique :-S) depuis avant sa naissance. Je n'utilise plus de goudron (de pin), au pré les pieds des chevaux ne pourrissent pas comme au box, même s'ils pataugent dans la boue pendant 4 ou 6 mois.

Quoi d'autre ? il y a bien son vaccin, mais je n'assiste pas à l'opération car la vétérinaire fait tous les chevaux du club et vient en semaine. J'espère qu'elle a un système de recyclage des seringues comme les médecins...

Le maréchal ferrant recycle les fers usés.

Il me reste un problème avec le vermifuge : il a un goût de pomme dont Pandore raffole (si on ne la surveille pas, elle va fouiller dans le carton pendant qu'on vermifuge ses voisins), mais il est conditionné dans une seringue en plastique un peu inévitable pour l'administrer aux sujets moins enthousiastes qu'elle. J'ai tenté de lui faire manger de l'ail en remplacement, mais ni elle ni ses camarades n'ont daigné y goûter.

Son bilan est donc bien meilleur que le mien, d'autant plus qu'elle offre un débouché parfait à toutes les baguettes de pain que nous ne finissons pas.

Conclusion de cette note : le meilleur de la démarche zéro déchet, c'est tout de même la réflexion qu'elle implique pour trouver de meilleurs choix environnementaux, ce que je trouve extraordinairement amusant et stimulant, à défaut de changer le monde par le volume de déchets qu'on y soustrait. Lisez ça si vous avez un chat (et le reste du blog, tellement inspirant) !

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