Apories
En me promenant dans la rue tout à l'heure, j'ai regardé les affiches électorales, pour la première fois, et un peu distraitement ; j'ai donné procuration et instructions générales à ma soeur, aussi je ne me suis pas trop préoccupée des candidats parisiens. Sur l'affiche des communistes, donc, je lis cette phrase "résister pour mieux construire", et l'aporie me fait sourire. Mais un peu jaune, et puis pas très longtemps.
Parce qu'un pays où la "résistance" semble l'idéal de l'action citoyenne, c'est très déprimant. Les gens sont-ils à ce point désespérés, sont-ils définitivement déçus de la démocratie pour ne plus en attendre que la régression, l'oppression, le déclin ?
Les gens, je ne sais pas parler pour eux (sinon vous pensez bien que je me serais jointe à ce concert de candidats au bien collectif-mais-zindividuel-que-vous-espérez-tant). Mais moi je suis légèrement déprimée par la vie politique, voire un peu désenchantée de la démocratie, et je n'ai rien de mieux à proposer non plus.
Mon sujet de déprime actuel, c'est par exemple le fait que 11 ministres sont candidats aux élections législatives. Le non-cumul a vécu, peu et mal, était-ce une raison pour l'achever ? Je ne sais pas comment on arbitre entre l'intérêt général et les intérêts particuliers d'ordinaire, mais j'ai un peu idée de comment on fera maintenant (encore plus). La séparation des pouvoirs entre exécutif et législatif ça ne ressemble plus à rien non plus. Le renouvellement de la vie politique c'est mal parti aussi si tout est verrouillé par en haut. Et je ne sais pas ce qu'espèrent comme carrière les ministres, mais apparemment, ceux-là ont bien prévu qu'ils n'y seraient pas pour longtemps. Pas sûr qu'ils vont investir un peu leurs dossiers ou leurs réformes. Ou surtout leurs financements. Les autres se chargeront de rembourser le surplus de dette, comme d'habitude. Avec de nouveaux emprunts, probablement.
Ne voyons pas à trop long terme surtout, d'autres risqueraient d'en porter les lauriers...