Les épines du hérisson
Encouragée par l'exemple de ce cher Wilamowitz-Moellendorf, je m'en vais taper allègrement et sans complexe sur un livre encensé par le reste du monde, L'élégance du hérisson.
Je n'ai jamais lu un livre plus crypto-snob que celui-là ; je n'ai jamais lu plus de lieux communs, plus d'opinions catégorielles, plus de sentences simplistes et caricaturales que dans ce bouquin : "les concierges", "les femmes de ménage portugaises", "les riches", "les japonais", et j'en passe.
Dans ce livre il ne se passe rien avant les dernières pages où tout s'accélère d'une façon parfaitement incongrue, et le récit n'est que prétexte pour l'auteur à donner son avis sur tout.
Certes dans cet ouvrage, Sainte Grammaire, Saint Vocabulaire et Sainte Axe sont honorés à chaque page, car la seule chose élégante, ici, ce n'est pas le hérisson, c'est le style de l'auteur. Quand donc les écrivains vont-ils enfin considérer que le style, aussi subtil, aussi flamboyant, aussi vengeur, aussi caustique soit-il, ne dispense pas d'un effort de construction et d'écriture, et surtout d'avoir quelque chose à dire ??